Vêtements vietnamiens

June 15, 2017

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De tout temps, les vêtements vietnamiens ont été créés dans l’optique de s’adapter au climat local et aux activités et travaux champêtres. La classe noble avait elle l’optique de créer des vêtements en  mettant en valeur des objets de luxe et la silhouette des femmes. Ils étaient l’objet d’influence étrangère surtout pour s’adapter à la culture dominante. Par exemple, pendant plusieurs siècles, le Vietnam a intégré les codes vestimentaires de la classe supérieure chinoise pour donner des costumes copiés sur les mandarins et les confucianistes: pantalon blanc, tunique longue boutonnée sur les côtés, long cheveux attachés, turbans et pantoufles. Pour la classe moyenne, c’était plutôt une longue tunique noire et un pantalon noir pour les hommes et les femme, notamment porté lors des cérémonies.

Le monde du travail, et plus globalement, le monde économique est façonné par la culture d’entreprise qui dicte d’une manière ou d’une autre, les tenues vestimentaires, autrement appelé, le code vestimentaire, signe de distinction sociale. Les hommes, dans la plupart des sociétés, sont les acteurs majeurs de l’économie et s’adapte aux conditions vestimentaires des leaders économiques. Le Vietnam n’échappe pas à la règle, et les hommes ont petit à petit, quitter leur « ao dai » pour porter des pantalons, des chemises ou des costumes, pour pouvoir travailler avec les nouveaux acteurs économiques du temps de la colonisation, les Français.

Les femmes n’avaient pas encore de place dans la vie socio-économique et gardaient donc leur habits traditionnels et leurs tuniques.

Les femmes ont souvent suivi un mode vestimentaire mélangeant la tradition et la modernité. Par exemple, le ao dai est une adaptation plus moderne de la tuniques à quatre pièces, le “ao tu than”. L’identité culturelle vietnamienne gardait une petite touche de raffinement et intègre les codes vestimentaires des nouveaux acteurs majeurs socio-économiques.

Au nord, les couleurs préférées étaient le brun ou le marron, alors qu’au sud, et dans le Delta du Mékong, les couleurs étaient au contraire noires. Le centre avait lui, la couleur violette. Du nord au sud donc, les vêtements étaient plutôt sombre, mais avec des nuances de couleurs.

Cependant, dans les montagnes et les minorités ethniques, les vêtements étaient très colorés, souvent de couleurs vives, et qui faisaient et fait encore le charme et la particularité de ces groupes par rapport à l’ethnie dominante que sont les Kinh.

Comme on le voit, les vêtements sont le baromètre de l’évolution de la société vietnamienne -mais pas seulement- face au pays dominant, tout en gardant l’identité culturelle et en témoignant de l’appartenance et de l’adaptation de la population. La tradition et le folklore pour le bien des nouvelles cultures étrangères, c’est le coctail nécessaire de l’évolution de la société et de son histoire. C’est dans ce sens que le vêtement est le témoin du développement.

Les vêtements vietnamiens sont les témoins du conflit entre la tradition et l’influence étrangère. La mode européenne a peu à peu intégré la société vietnamienne et le modèle vestimentaire perd de son exotisme. C’est pour cela que la protection de la tradition vietnamienne est une tâche de tous les instants car c’est une richesse inestimable, et l’on retrouve ce trésor dans le Musée d’ethnographie et le Musée des femmes vietnamiennes à Hanoi.

Ces derniers siècles ont vu l’influence du monde occidental à bien des niveaux, et plus particulièrement dans la mode vestimentaire. Ce qui est une particularité de cette inlfuence, c’est que les habits portés naguère par les paysans ont été retravaillés pour en faire des vêtements vietnamiens de tradition ou portés lors des occasions spéciales. Cependant, un trait qui n’a pas changé reste lors des mariages où la tradition reste toujours intacte afin de donner la différence et le respect des coutûmes. Il faut savoir qu’au Vietnam, la couleur blanche était la couleur du deuil. Ainsi, les femmes ne portent pas de robe blanche (quoique, c’est de plus en plus courant de nos jours), mais préfèrent porter des tuniques de mariée aux couleurs rouges ou roses, plus respectueuse de la tradtion. C’est pour cela qu’elles portent des ao dai.

Si vous n’avez pas le temps de visiter tout le pays ou si vous voulez avoir un rapide aperçu des vêtements vietnamiens, il faut absolument visiter le Musée d’ethnographie du Vietnam ou le Musée des femmes vietnamiennes à Hanoi, où se trouvent les plus belles collections de costumes des diverses ethnies vietnamiennes.

On peut citer par exemple :

 

 

Le ao tu than, qui vient du nord et est une tunique portée par les femmes

 

 

 

 

 

Le ao dai, qui se voulait être le ao tu than porté par les femmes du sud, porté uniquement lors des cérémonie et qui était le symbole de la distinction vis-à-vis de la domination chinoise

 

 

 

 

 

Le corsage vietnamien ou yêm, était de couleur rose de fleurs de lotus et que toutes les femmes du nord, sans distinction aucune, portaient.

 

 

 

 

 

 

 

Le ao ba ba, de couleur noir, était porté par les femmes du sud, et l’on retrouve ce vêtement parmi la population féminine âgée.