L’étonnante et parfois repoussante cuisine vietnamienne

March 12, 2018

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Un voyage Vietnam est une accumulation d’expériences visuelles, olfactives, gustatives et culturelles. La cuisine vietnamienne a ceci de spécifique qu’elle est un voyage à elle toute seule. Elle ne peut laisser indifférent, tant elle propose, des mets les plus raffinés aux plus rustiques, un échantillon de goûts et textures souvent très éloignés de nos standards occidentaux. Il ne faut pas hésiter à tout déguster, parfois savoir s’affranchir de l’aspect ou du fumet car les repas offrent de grands moments de partage avec les vietnamiens qui aiment beaucoup faire découvrir leur cuisine. Des instants de Vietnam tourisme inoubliables. Il n’y a pratiquement aucun tabou culinaire dans la cuisine vietnamienne, si vous arrivez à passer au-delà des vôtres, vous pourrez peut-être déguster certains des plats qui vont suivre.

1 – Trưng vịt lộn ou œuf couvé

Ce plat est une particularité de l’Asie du sud-est. L’œuf fécondé est couvé durant une période d’environ trois semaines puis cuit à la vapeur pour stopper la croissance du fœtus avant l’éclosion. Du Cambodge aux Philippines en passant par le Vietnam, ses vertus nutritives ont su convaincre tout le monde. En revanche, peu nombreux sont les touristes qui s’aventurent à sa dégustation. L’aspect peut en être pour certains très rebutant. Une fois la coquille retirée on découvre le fœtus d’un poussin presque arrivé au terme de son développement. Tout dépendra du temps laissé au couvage, qui selon les goûts ira de 18 à 21 jours, mais apparaitront toujours quelques veines et même quelques très fines plumes. C’est sur la consistance qu’agira le temps de couvaison… Pour ceux qui ont tenté l’expérience, croquer le bec du fœtus reste le moment compliqué !

2 – Con rắn ou Serpent

Le serpent n’est pas l’animal le plus consommé du Vietnam. Sa dégustation s’adresse aux gens un peu plus fortunés que la moyenne. Au nord de Ha Noi, se trouve un village dont les habitants ont longtemps été renommés pour leur agilité à chasser le serpent. Fort de cette réputation, le village de Lệ Mật regorge de restaurants spécialisés dans sa préparation. Le choix se fait entre couleuvre et cobra. La bête se trouve dans un vivarium, il faut désigner celle que vous désirez manger. Tué devant ses futurs consommateurs, l’animal est éventré afin d’en récupérer le sang et la bile. Le liquide frais est alors mélangé à de l’alcool de riz. Le cœur du serpent agité de ses dernières convulsions est ensuite plongé dans ce mélange qu’il faut boire sans tarder. Ceux qui ont tenté l’expérience parle d’une folle et positive énergie qui les aurait habitée pendant plusieurs jours. Une fois passé cet ésotérique instant de Vietnam tourisme, le repas prendra un tour beaucoup plus classique et surtout gastronomique la viande de serpent étant d’une grande finesse. De nombreux plats, en sauce ou grillés, soupes ou entremets vous permettront d’apprécier la chair de cet animal.

3 – Tiết canh ou sang coagulé.

Voilà un plat plutôt rustique dont l’ingrédient principal est le sang frais du cochon, de l’oie ou le plus souvent du canard. Pour cette préparation le sang doit être très frais. Le sang est récupéré à la jugulaire de l’animal et tout de suite mélangé à du Nước mắm pour éviter une coagulation trop rapide. La préparation se termine en y ajoutant de la viande émincée, des arachides pilées et des herbes aromatiques dont seul le Vietnam a le secret. Un bouillon est alors versé sur cette concoction pour en réactiver la coagulation. Le tiết canh peut se servir en soupe ou sous forme de gelée si il est placé au réfrigérateur. Dans les deux cas on l’ornera de cacahuètes et de plantes aromatiques avant de le servir. Il est recommandé de faire très attention à la dégustation de ce plat, même pour les gastronomes aventuriers. Si résistants soient-ils, certains d’entre eux ont vu leur voyage Vietnam stoppé net par de sournoises bactéries présentes dans le sang.

4 – Insectes frits ou grillés et Nhộng

La consommation de criquets, sauterelles, scorpions, grillons, fourmis et autres insectes a longtemps était l’apanage de certaines ethnies minoritaires qui trouvaient grâce à cette nourriture un apport protéinique important. Au Vietnam on peut en trouver dans les grandes villes du sud. Il faut même espérer que leur consommation se généralise, l’élevage intensif d’animaux à viande compromettant de plus en plus l’équilibre de notre planète. Le nhộng ou ver à soie est plutôt consommé dans le nord. A Ha Noi il est considéré comme un plat raffiné, frit dans l’huile, assaisonné de sauce poisson, mélangé à de nombreuses plantes, il croustillera sous vos dents répandant une agréable et douce saveur de noisettes dans votre palais. Pour cela il faut juste passer outre ses tabous culinaires et faire du Vietnam tourisme est la destination idéale pour cela.

5 – Thịt chó ou viande de chien

L’aspect d’un plat de chien n’a rien de répugnant, il ressemble en tous points à ceux que l’on prépare avec du porc, du bœuf ou tout autre viande. Si vous n’êtes pas prévenu, vous pourrez vous attaquer à votre plat sans arrière-pensée. La viande est certes assez forte, très riche en protéine mais reste très bonne. En revanche connaître l’origine de la viande qui se trouve dans l’assiette, quand il s’agit de chien, empêche généralement tout occidental d’en avaler le moindre morceau. Réaction qui peut se comprendre, en revanche il est conseillé d’éviter tout commentaire déplaisant, la cuisine vietnamienne fonctionne selon ses propres règles culturelles que nous n’avons pas à juger.

6 – Les abats

Aucune partie de l’animal n’est épargnée par l’estomac d’un vietnamien. Rien ne se gâche, de la crête du poulet jusqu’au cartilage de ses pâtes tout se mange. Il en va de même pour le porc dont les abats, comme ceux des autres animaux, sont longuement bouillis avant d’être consommés enroulés de feuilles aromatiques et trempés dans un mélange de sel, jus de citron vert et petits piments rouges.

Pour les amateurs de porridge, la cuisine vietnamienne propose le Chao long, une sorte de soupe de riz agrémentée d’abats de poulet

Tous à vos cuillères et baguettes !