Culte des ancêtres au Vietnam

June 15, 2017

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Culte des ancêtres au Vietnam

Prier est une coutume bien ancrée dans la vie de tous les Vietnamiens: on prie pour la santé, la chance et la prospérité des membres de la famille. Naguère, on voyait un peu partout dans Hanoi des gens prier pour des personnages qui ont marqués l’Histoire de la ville et du pays: on trouvait des autels de fortunes pour les héros, pour les anges, les dieux et les déesses, ou même pour des animaux sacrés. C’est une coutume qui existe bien avant l’arrivée du Confucianisme ou du Bouddhisme. On prensait que tous les objets et les animaux avaient une âme et avaient alors le respect des vivants.

L’arrivée du Confucianisme va bouleverser la société vietnamienne en mettant en place un système qui va définir les comportements sociétaux centrés sur le patriarcat et la soumission à un seigneur. Le souverain avait un devoir digne d’un père de famille où il devait assurer l’existance, la suffisance, la protection et l’éducation de ses sujets. Ces derniers lui devaient soumission et reconnaissance.

Le Bouddhisme au Vietnam va approfondir une croyance très ancienne devenue coutume par la suite qui consiste à avoir un autel après sa mort afin de pouvoir aller au paradis pour le repos éternel, sans quoi le défunt sera condamné à l’errance permanente. Ses enfants étaient les seuls les plus à même de respecter ce dernier devoir posthume de piété filiale. Le culte des ancêtres au Vietnam est assuré par le premier garçon de la famille ou la personne la plus âgée des enfants de la famille.

Ne pas respecter la tradition du culte des ancêtres au Vietnam était pour les descendants une infortune aussi. Si le défunt n’avait pas ou ne pouvait pas avoir d’enfant de sexe masculin, il pouvait faire don de son patrimoine à une pagode ou à un temple afin d’avoir une cérémonie décente post mortem. Il y avait des hommes qui pratiquaient l’adultère et avaient plusieurs femmes pour augmenter les chances d’avoir un enfant respectueux de sa personne. Le divorce était aussi une pratique courante qui se fait aujourd’hui de façon légale. L’adoption est par contre une pratique récente et peu utilisée.

Derrière la coutume du culte des ancêtres au Vietnam, on s’aperçoit que ce qui est important pour les Vietnamiens, ce n’est pas la mort mais les morts, en ce sens où la mort n’est qu’une étape et le respect des défunts est central dans la vie des Vietnamiens. Le seul moyen de montrer son respect était de faire et d’entretenir un autel. On prie durant les jours consacrés aux morts comme le Nouvel an lunaire. On fait le nettoyage des tombes et on remplace les encens, les fleures et les chandeliers. On trouve très souvent un temple familial qui abritait plusieurs générations ascendantes. A la maison, on doit avoir un autel qui était le plus souvent une planche fixée au mur ou une table assez haute avec une photo du défunt pour que ce dernier ait un lieu de repos près ses enfants.

Il faut savoir que lors du Nouvel an lunaire, à minuit, un autel était installé à l’extérieur afin d’honnorer les ancêtres par une cérémonie: elle consiste à offrir un poulet et un banh chung (gateau de riz gluant, carré pour symboliser la terre) accompagnés de fruits. Les bougies et les encens font appel aux esprits pour qu’ils viennent partager le temps d’une nuit ce repas solennel et honorable.

De plus, lors des enterrements, le cortège était de bon augure lorsqu’il y avait beaucoup de monde. Plus il y avait d’invités, plus on pensait que le défunt était satisfait et honoré. La procession est un indicateur de bienveillance.

La vie sprirituelle est devenue un facteur international dans la mesure où elle a su intégrer le bouddhisme dans ses traditions qui elles, sont très enracinées et restent un trait typiquement vietnamien: cette tâche dévotive que l’on apprend depuis le plus jeune âge pour transmettre ce lien entre les morts et les vivants, et non entre la mort et le paradis. L’autel est alors le symbole matériel de cette filiation.

Il est important de souligner que le fils aîné a une énorme responsabilité car c’est lui qui doit être le seul et important lien entre tous les membres de la famille, personnes de son vivant et des aïeux. C’est ce qui fait en quelque sorte le charme et le caractéristique de la culture religieuse des Vietnamiens. Sans aucune doute, le culte des ancêtres au Vietnam est une perle brillante de la culture de ce pays, une belle coutume à garder absolument!