Bouddhisme au Vietnam

June 15, 2017

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Bouddhisme au Vietnam

Après l’éveil de Siddhartha Gautama, le Bouddha qui est à l’origine de cette formidable spiritualité, le bouddhisme va connaître plusieurs tendances, dont deux grandes d’entre elles vont conquérir l’Asie du Sud-Est, dont le Vietnam. Voici 2 grands courants du bouddhisme au Vietnam:

  • le petit véhicule, l’Hynayana, va se développer en passant par le sud de l’Inde, le Sri Lanka, la Birmanie, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, pour arriver par le sud du Vietnam, où il va toucher toute la population du Delta du Mekong. Les textes, en pali, témoignent du dévouement à Siddhartha Gautama et à son enseignement originel
  • le grand véhicule, le Mahayana, pris la direction du nord en passant par le Tibet, la Chine, la Mongolie, la Corée, le Japon, et enfin, le nord du Vietnam sous domination chinoise. Ce type de bouddhisme a subit plusieurs influences dont l’hindouisme, le confucianisme et le taoïsme, afin de donner des caractéristiques mélangeant respect de l’enseignement originel de Siddhartha Gautama, et traditions locales suivant les régions traversées. Ainsi, au nord, la pratique du bouddhisme au Vietnam  est original mais pas originel. Elle est caracterisée entre autres, par le culte de la déesse de la compassion, Quan Âm, présente dans beaucoup de pagodes, lieu de prière pour les Bouddhistes. Grâce aux textes en sanskrit, le bouddhisme au Vietnam originel s’est enrichi de nombreux enseignements et de citations de sages et de bouddhas.

C’est ce type de bouddhisme, le grand véhicule, qui caractérise le bouddhisme au Vietnam. Avant le bouddhisme, les Vietnamiens connaissaient le confucianisme, l’animisme et un dieu du bien combattant et punissant le mal. L’introduction du Bouddhisme par les pèlerins chinois, et surtout sous la dynasties des Ly (1010-1225), va profondémment transformer la vie spirituelle des Vietnamiens en transcendant les croyances pré-bouddhiques.

Le Bouddhisme est un ensemble de pratiques et de notions qui tendent à devenir Bouddha, Être qui n’est plus soumis à la souffrance. Le disciple bénéficie de trois refuges (joyaux) qui donnent l’environnement nécessaire pour atteindre cette situation de libération: le bouddha, le dharma (enseignement du bouddha) et le sangha (communauté bouddhiste). Tant que le disciple n’est pas Bouddha, il est enfermé dans le cycle de réincarnations, c’est-à-dire le cycle des problèmes.

Les rites religieux et la dévotion à l’enseignement du bouddhisme au Vietnam et à son guide spirituel, Siddhartha Gautama, considéré comme un Dieu, jouent un rôle important dans la voie vers le Bouddha. Cependant, la méditation bouddhique est le meilleur développement mental et spirituel pour atteindre la libération.

On distingue trois grandes écoles de la méditation :

  • le Theravada qui permet de développer la concentration, le fait de ne pas se détourner de la voie vers le Bouddha ;
  • le Mahāyāna, la conscience, c’est-à-dire la découverte de la vérité ;
  • la méditation tibétaine, ou la recherche de l’abnégation et de la compassion.

La méditation, les pratiques religieuses et le respect envers Siddhartha Gautama, parfois appelé le Bouddha, conditionnent l’enseignement des Quatre Noble Vérités fondamentales :

  • le Dukkha, la première vérité, qui signifie “souffrance”, est la prise de conscience que notre existence n’est fait que de souffrances;
  • le Samudaya, ou “origine”, est la cause du dukkha dans un environnement d’interdépendances, autrement dit, la détermination de la source de nos problèmes ;
  • le Nirodha (guérison), la troisième noble vérité, est le remède pour combattre et éliminer les causes du dukkha ;
  • enfin, le Magga -chemin- est la voie empruntée pour faire cesser la souffrance.

On parle souvent d’ignorance ou d’ illumination, mais ces notions revêtent les notions de souffrance et de libération de cette souffrance.

Le nirvana, dans le bouddhisme, est un héritage de l’hindouisme et désigne la fin de la souffrance. Le nirvana est donc la fin de la souffrance et le Bouddha est l’état de libération. Le nirvana n’est donc pas un lieu que l’on nomme paradis mais un but que l’on a atteint.

Le bouddhisme du Vietnam est arrivé par la Chine et le Cambodge mais c’est sous la domination des Ly, dynastie fondée par le héro national emblématique, Ly Thai To, que le Bouddhisme s’est véritablement imprégné dans la vie spirituelle des Vietnamiens.